Amélie Scotta est une artiste jouant avec le dessin d’architecte et la dystopie architecturale. Elle travaille avec le dessin d’architecte pour parler de la société, des puissants et des individus en général. La folie humaine est clairement représentée via l’architecture qu’elle décide donc de mettre en scène dans des dessins dans de multiples formats, soient sur du papier très fragile, en rouleau de plusieurs mètres de long. Elle utilise aussi comme support les cartes à gratter, et réalise avec minutie des vues et des silhouettes. Les traits de blancs laissés par le grattage permettent une finesse du détail impressionnante.

J’ai apprécié également l’honnêteté d’Amélie Scotta qui nous a parlé de l’avantage de sa présence à la cité internationale des arts. Elle a avoué ne pas parler beaucoup aux autres artistes, venant à l’atelier pour travailler. Elle a mentionné également des problèmes de conservation de son travail. Je lui ai demandé comment étaient exposées de si grandes pièces, certains de ses rouleaux mesurant près de 4 mètres de long. Elle a expliqué qu’un collectionneur avait acheté une de ses œuvres et l’avait accroché chez lui, mais bien souvent, les œuvres sont destinées à finir encadrées, bien qu’elle apprécie le fait de les exposer déroulée du mur au sol. Les galeristes n’apprécient pas vraiment cette fragilité qui donne un caractère éphémère à ses œuvres, mais Amélie accepte cette réalité et affirme que cela fait parti de son travail. J’ai vraiment apprécié qu’elle note également les aspects positifs et négatifs des résidences d’artistes, notamment en relatant son expérience à Madrid où elle est restée en résidence 1 an à la Casa de Velázquez, où elle avait une bourse et pouvait se consacrer uniquement à son travail sans avoir à se soucier de quoi que ce soit.

Elle travaille avec la galeriste Mireille Ronarch et nous a expliqué le lien entre son travail, la narration de ses œuvres et la médiation qu’il y a derrière. Elle a expliqué justement qu’elle ne mettait pas de support de compréhension de ses œuvres, mais qu’elle laissait Mireille Ronarch faire le lien entre les explications qu’elle fait de ses œuvres et les textes et explications qui sont livrées au public, hormis quand il peut lui arriver d’avoir des visites. Elle a semblé donc expliquer une différence à part entière entre l’artiste qui créer et le médiateur qui est libre de récolter les indices, le fond de narration des œuvres et de l’apporter de la meilleure façon au public. Cela me confirme les qualités nécessaires d’un médiateur, qui doit être le pont entre la connaissance et le public qui n’est pas obligé d’être mis au courant des connaissances autour de l’œuvre.