Eva Gerson & l’écriture

C’est sa deuxième résidence au sein de la cité internationale des arts. Elle vient des Beaux-Arts de Nantes et mêle l’écriture et matière plastique. L’intégralité de ses œuvres contient ses textes qui sont cependant difficiles à lire. L’écriture et le texte deviennent des éléments d’illustration, ils ont une esthétique propre. J’ai trouvé cependant intéressant qu’elle présente et adapte son travail en fonction de son lieu de résidence. L’exposition de son travail et ses créations réalisées en Corée n’ont pas la même forme que lorsqu’elle expose en France ou en Allemagne. Elle traduit phonétiquement ses textes même si elle ne parle pas la langue et fait de ses lacunes linguistiques finalement, un élément artistique de ses œuvres. Le projet du roman policier est assez intéressant, j’ai trouvé riche le rapport entre l’enquête policière et des œuvres plastiques qui au final deviennent de fausses preuves à l’enquête imaginaire.

3c04a1cf-cc47-a4db-be09029332f1c5eaDe plus le brin d’humour des pièces à conviction sous scellé – des morceaux de saucisses prisonnière dans la résine et marquées au fer rouge d’un tampon représentant l’os hyoïde. L’artiste a affirmé ne pas faire exprès de rendre son texte difficile à découvrir, mais entre les tampons pour censurer le texte, les impressions inversées qui obligé à activer l’objet pour lire le texte et la lecture de textes partiels lorsqu’ils sont écrits sur les murs, notamment pour l’exemple allemand sous rayon UV. Des éléments graphiques peuvent expliquer l’intrigue mais il y a une absence d’explication des scénarios liés à ses œuvres plastiques. Du coup, la compréhension est partielle.

Eva Gerson a prononcé des paroles qu’ils ont été assez répétées par les autres artistes rencontrés aujourd’hui. À savoir « Si on ne comprend pas tout, ce n’est pas grave. » et en l’occurrence, on comprend mieux via ces paroles proférées par des artistes l’importance de la médiation. On comprend que dans la création émergente et les artistes d’art contemporain, il y a un désir de raconter des choses via leurs créations mais paradoxalement une incompréhension de l’importance d’expliquer pour le public. Pour certains artistes – j’en parlerais plus tard concernant Laure Mary-Couégnias – soit le public comprend soit le public décide de s’intéresser et de chercher par lui-même la signification et les références. Pour d’autres artistes, comme c’est le cas de Amélie Scotta, c’est davantage le travail de leurs galeristes ou de personnes spécialisés dans la médiation que d’adapter le discours pour le public dans les supports d’exposition et de visite. C’est quelque chose d’assez fort à comprendre en tant que médiatrice.

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