
Elsa Brès est une artiste diplômée de l’ENSA Paris Belleville. Son projet d’expérimentation porte sur la perception et de l’exploration entre les différentes matières et le temps. Elle entretient un rapport intéressant entre le visuel très brut rappelant la nature et le support vidéo qui laisse place aux questionnements avec notre monde d’aujourd’hui : l’écologie après la destruction humaine confrontée au visuel brut des temps anciens. Elle travaille la sculpture à base de résine et de latex et mène également toute une étude sur l’usure. Son Master portait sur cette thématique. Elle a également étudié au studio national des arts contemporain, Le Fresnoy, qui lui a permis de se faire connaître, plutôt que si elle avait été aux Beaux-Arts – la question ayant été soulevée lors de la rencontre.
Son oeuvres Love Canal reprend la lutte écologique et les drames industriels qui ont pu se produire. Les canaux dont il est question ont été creusé afin d’y enterrer des matières chimiques. Dans sa vidéo, le fait de se rapprocher de la nature reprenant ses droits sur un bâtiment abandonné note ce pardon de la part de la nature. J’ai trouvé cela assez poétique. La narration sonne presque comme un documentaire et j’ai particulièrement apprécié le fait que ce soit descriptif. Au niveau de la compréhension, le peu de narration permet à n’importe quel type de public de s’imaginer les scènes décrites par le narrateur. Encore une fois, une note particulière est adressée à cette cohabitation entre la destruction humaine et la nature impassible qui finit toujours par s’imposer, très lentement, aussi lentement que la narration de la vidéo. On retrouve cette notion dans ses sculptures, qui intègre à la fois un matériau humain – la résine – et en même temps des éléments naturels, brut.