La villa Belleville et le collectif Curry Vavart

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Jeudi 25 janvier, nous avons démarré la journée dans le 20ème arrondissement de Paris avec la visite de la villa Belleville, établissement culturel de la ville de Paris s’inscrivant dans la vie du quartier. Ancien squat, la villa Belleville est le résultat du travail de le collectif Curry Vavart, fondé par plusieurs étudiants dont Elodie Lombarde, qui nous a fait visiter les lieux.

Cette association était constituées d’étudiants de plusieurs horizons, des arts graphiques, mais aussi de la danse, des arts du spectacle, qui se sont posés la question de la location d’ateliers à Paris. Ces ateliers étaient très coûteux. De 2006 à 2011, ils ont eu différents lieux de squats, dans le 11ème arrondissement à Montrouge, dans les locaux qui sont désormais l’Atelier des Lumières, d’autres encore, puis rue Ramponeau dans le 20ème. La mairie de Paris a cédé ce bâtiment en condition d’occupation temporaire, comme ce fût le cas du précédent bâtiment qui n’existe plus aujourd’hui. Il y a près de 80 membres actifs dans l’association qui sont référents dans leurs disciplines. Ils cherchent à devenir partenaires des lieux dans lequel ils sont implantés, via des fêtes ou des projets de quartier etc. Il y a également des résidences d’artistes.

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La villa Belleville appartient tout de même à la Mairie de Paris, comme une marque déposée. L’association se l’est approprié par la suite. Elle est remise sur le marché public tous les cinq ans. Cette procédure a permis de stabiliser l’économie et les emplois au sein de l’association. Il y a trois salariés ainsi que tous les artistes en résidence et les bénévoles. On note une reconnaissance progressive des squats de la part de la ville de Paris. Ailleurs en France, ce sont souvent les associations et les petites structures qui font la vie culturelle de leurs villes. Pour la ville de Paris, il s’agit donc d’un moyen peu cher de créer de l’activité culturelle, car en effet, l’association ne dispose que de 42 000€ de subvention par an, qui permet de gérer le bâtiment et de payer les salariés. Est-ce qu’il s’agit d’une stratégie hypocrite de la part de la ville de Paris ? Je n’irais pas plus loin dans le débat mais la question se pose. Ici, le bâtiment a également été sauvé par les habitants eux-mêmes parce qu’ils ne voulaient pas qu’il soit détruit.

Concernant la population de la villa Belleville, les anciens sont plutôt des élèves d’art plastique, notamment de Paris I – comme Elodie Lombarde. Les « enfants » sont les plus jeunes de l’association et viennent plutôt des Beaux-Arts. Le groupe est plutôt affinitaire, comme une grande famille qui invite parfois quelques nouveaux artistes à les rejoindre en résidence. On peut compter 20€ pour la location d’un atelier. Le programme de résidence met à disposition 10 ateliers avec un appel à projet, pour 3 ou 6 mois. La commission est constituée de membres de l’association, des élus de la mairie de Paris, des élus de la mairie du 20ème et des invités professionnels extérieur. Il y a un souci de la parité et de la diversité des pratiques.

L’endroit est donc plutôt axé sur la pratique d’un art contemporain aussi dans le milieu associatif. Bien que des artistes puissent exposer dans des galeries ou des milieux plus conventionnels, il y a quand même ce souci de faire vivre un lieu d’art contemporain grâce à des subventions de l’Etat. Le fait de vouloir faire vivre le lieu via le quartier est aussi un point qui m’a plu, parce qu’il y a vraiment un désir de faire connaître le lieu, les pratiques et les artistes auprès du public, qu’importe s’il est constitué d’initiés ou de personnes qui ne connaissent pas l’art contemporain.