
Vendredi, dernier jour de notre semaine intensive. Retour à l’Ahah, tout d’abord rue Moret dans leur galerie puis dans leur espace cité Griset. Leur invité est Vincent Dulom, professeur à l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne. Il s’était retiré du marché de l’art depuis vingt ans et est aujourd’hui représenté par l’Ahah. Il mentionne et entretien une certaine relation dans son travail. Nous avons réalisé la visite de l’exposition en sa compagnie, et j’ai tout de suite vu qu’il s’agissait d’un professeur – j’avais mentionné un professeur à Paris I, où j’ai effectué ma licence d’Histoire de l’Art, je ne me suis pas trompée. Son exposition, intitulée Percée, s’effectue donc dans un ordre précis : D’abord dans la galerie rue Moret, où on peut apercevoir trois œuvres de l’artiste. La première, nous accueille dans le lieu. Une cloison a été demandée par l’artiste, pour obstruer le regard lors de l’arrivée dans la galerie. Par la suite, l’œil est attiré par les deux petits formats accrochés au mur via des petites tiges en fer.
Vincent Dulom ne cesse de mentionner la surprise et le côté imprévisible de son travail artistique. Son art lui permet de comprendre son propre rapport au monde. Il mentionne également une importance du voile et du vide. Le rapport à la lumière est également très présent, ses œuvres jouant sur le déplacement du regard et sur l’immersion. Il travaille à l’aide d’une imprimante depuis vingt ans, qui propose un geste parfait à ses yeux.
L’artiste est influencé par la peinture de la Renaissance de Fra Angelico et des œuvres d’Itō Jakuchū du Japon du XIXème siècle. Il a été intéressant de rencontrer Vincent Dulom notamment pour avoir l’exemple d’un parcours d’un artiste plus âgé avec plus d’expérience. Il a eu le CAPES d’Art Appliqué et était graphiste en freelance en plus de son métier de professeur. Le fait d’être professeur lui permettait d’être indépendant. Il a mentionné encore une fois le problème des collectionneurs et galeristes qui parfois imposent une technique de travail aux artistes par rapport à ce qui se vend.

Cité Griset, nous avons donc retrouvé ses autres œuvres et la suite et fin de l’exposition. Vincent Dulom note une importance sur le temps – son temps d’exécution, le temps qui passe et le temps qui espace son travail des peintres qu’il affectionne particulièrement. Un bon point pour lui de collaborer avec l’Ahah, qui nous l’avons vu dans l’article dédiée à la structure, laisse du temps aux artistes et n’a aucune exigence envers eux. Son travail peut avoir une fiction didactique par rapport au réel, notamment via les autres petits formats papier qui se trouvent exposés cité Griset. L’artiste a une explication construite de son Œuvre mais dit ne jamais rien écrire. Cependant, je trouve assez intéressant de voir le rapport à son œuvre et son discours sur l’Histoire de l’Art. Il y a bien une démarcation entre son discours et le discours d’artistes plus jeunes – comme Lucas Ribeyron que nous avions rencontré à la Cité Internationale qui marquait l’importance du retour à la figuration.

Vincent Dulom expose un discours construit, dans lequel on ressent celui d’un pédagogue du monde universitaire. Ce qu’il a mentionné également son rapport à l’Ahah, qui lui permet une visibilité qu’il n’a que très peu après autant d’années de métier. De plus, on note l’importance du travail de transmettre le fond d’une œuvre au public via de la médiation, car certains artistes comme lui n’ont pas de rapport à l’écriture et laisse se perdre l’explication de leur travail. Qu’on adhère ou pas au visuel de ses œuvres, ses explications leur donnent un sens. Je pense que je n’aurais pas apprécié son travail sans sa visite, car je suis d’ordinaire peu cliente de ce genre d’œuvres non-figuratives.